Exemple d'une copie d'élève ayant atteint 19/20 à la synthèse ESCP-EAP



Comment bien agir lorsqu'on est homme d'Etat ?
Quels sont d'abord les principes qui doivent guider l'action d'un homme politique ? C'est d'abord l'adéquation au donné, aux évènements, inconciliable avec les convictions personnelles qui, pour Oswald Spengler, doit primer. Machiavel réfute également la nécessité de respecter de grands principes moraux, car pour lui le Prince, quitte à se détourner du bien, doit surtout se montrer souple face aux réalités. Raymond Polin n'est pas exactement du même avis : il existe pour lui une véritable vertu de l'homme d'Etat, même s'il rejoint finalement les autres en soutenant que cette vertu n'est pas intangible et diffère largement selon les situations.
Quel rapport au peuple ces actions supposent-elles alors ? Polin, bien que rappelant la liberté des citoyens, ne souligne pas moins la nécessité de composer avec l'inconstance de leurs intentions et de jouer habilement de leurs passions. Machiavel pense lui que le Prince doit travailler l'apparence de ses actions, car c'est à elle que le peuple est réellement sensible, non à leur effectivité. Spengler insiste plutôt sur le lien affectif existant entre le peuple et le politique, rapport qui fonde l'autorité et les unit dans un sentiment de destinée commune.
Au fond, y a-t-il une fin qui justifie ces moyens ? Machiavel considère que le jugement des actions du Prince se fait relativement aux résultats et que les moyens pour y parvenir compte peu. Le choix des objectifs est, selon Polin, toujours ardu : si c'est le succès vers lequel il faut tendre, il est néanmoins plus nuancé que Machiavel quant à la primauté de la fin sur les moyens. Mais, pour Spengler, la fin et les moyens convergent pour le grand homme d'Etat, car celui-ci est l'instrument de l'histoire et des astres.
Bien que d'accord sur la nécessité d'un certain pragmatisme, les auteurs divergent sur la nature de celui-ci.

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